Le crowdfunding, une bonne idée pour mon entreprise ?

Le crowdfunding, une bonne idée pour mon entreprise ?

Le crowdfunding est au bout de toutes les lèvres et la raison est simple : il s’agit d’un hybride entre le marketing et le financement. On peut décrire le crowdfunding comme étant un mode de financement pour un projet à partir de plusieurs petites sommes financées par un grand nombre d’investisseurs ou d’individus à travers une plate-forme ou un portail.

Nous avons souvent l’impression qu’il s’agit d’un concept plutôt nouveau, mais il n’est pas du tout contemporain. On relate les premiers événements de financement participatif au début des années 1700. En 1884-1885 la ville de New York avait même eu recours au financement participatif en mettant une annonce dans les journaux afin de financer la base de la Statue de la Liberté. Il s’agissait déjà d’un mouvement social pour contribuer à un projet. Or, de nos jours tout peut être financé sur ce genre de plateforme, grâce à un portail web. Toutefois, est-ce vraiment judicieux pour tous ?

Tout d’abord, il y a quatre grands types de financement participatif : une base de don, de cadeau-récompense, de prêt et le sociofinancement en capital. Il est important de comprendre que chaque projet s’apparente davantage à un type de sociofinancement selon l’industrie. Par exemple, des campagnes sur une base de dons se prêtent bien à des événements ou au financement d’organismes sans but lucratif. Plus communément, la forme cadeau-récompense (reward) est très populaire puisqu’elle permet à une start-up de faire la promotion de son projet tout en offrant un petit cadeau à l’investisseur. Dans ce genre de situation, il faut faire très attention au niveau du budget alloué à une campagne. Si jamais le budget pour les cadeaux dépasse l’argent amassé avec la campagne, vous avez un problème. Pareillement, le financement participatif sous forme de prêt comporte généralement des intérêts assez élevés (13% à 24% pour l’affacturage !). Finalement, le « equity crowdfunding » permet de donner des actions dans la compagnie pour laquelle les gens versent de l’argent. Ce type de financement est d’ailleurs règlementé et il est nécessaire de consulter un professionnel ou un avocat afin de vous assurer de respecter toutes les règles en vigueur en plus de vous assurer qu’il s’agit du bon véhicule de financement pour votre start-up. Je reviendrai sur ces aspects en détail dans d’autres articles!

Ce qu’il est important de retenir c’est que le crowdfunding est un excellent véhicule pour promouvoir un projet si celui-ci est prêt à soutenir le rythme d’une telle campagne. En effet, en plus de la grande visibilité et du marketing que cela procure, il faut s’assurer d’être en mesure de développer et d’avancer la conception du produit afin de pouvoir le livrer quelques mois après la fin de la campagne. Par ailleurs, prenez le temps de lire les termes et conditions des différentes plateformes afin de savoir à quoi vous attendre, puisque ces dernières ont parfois des coûts onéreux ou des pénalités si vous n’atteignez pas vos objectifs. Soyez vigilantes, il ne s’agit pas d’argent gratuit!

Demander un prêt à la banque pour mon entreprise, comment ça fonctionne?

Demander un prêt à la banque pour mon entreprise, comment ça fonctionne?

Pendant très longtemps, les banques ont été les premières sources de financement pour les entreprises. Bien que le monde ait beaucoup changé, il est encore naturel de se présenter à la banque pour obtenir un prêt ou une marge de crédit.

Nombreuses sont les histoires, voire même légendes urbaines concernant le financement des start-ups par les institutions financières. Dans ce troisième article, je tenterai donc de tempérer vos attentes et de vous donner l’heure juste.

1. Les banques aiment mieux financer les projets avec quelques années derrière la ceinture.

Vrai. Il faut comprendre que ce n’est pas un reflet de la qualité de votre projet en démarrage, mais bien un calcul du risque qui se fait par rapport à l’entreprise. En effet, une start-up demande un capital de démarrage élevé et ne présente que des projections, sans données tangibles. Les institutions bancaires, dans leurs protocoles de risque, chercheront davantage à financer une entreprise qui a « déjà fait ses preuves » et donc qui a environ deux ans d’existence.

2. Les banques ne financent jamais les start-ups.

Faux. Bien qu’il soit plus facile d’obtenir du financement après 24 mois, une institution bancaire peut décider de financer une entreprise en démarrage qui a un bon plan d’affaires ainsi qu’un modèle financier fiable. Il est vrai que certains secteurs ont plus de difficulté à recevoir du financement, mais il est quand même possible d’en recevoir une partie de la banque afin de compléter votre stratégie de financement. Par ailleurs, les banques peuvent souvent offrir du financement lorsque l’individu a du collatéral à offrir, c’est-à-dire des biens avec une certaine valeur qui servent à sécuriser votre prêt. Il est certain qu’une jeune entrepreneure n’a pas nécessairement un condo et une tonne de biens à mettre en collatéral ! 

3. Il faut généralement avoir investi des fonds propres dans son entreprise pour obtenir du financement de la banque.

Vrai. On considère des fonds « propres » comme de l’argent investi par parents et amis ou vous-mêmes.  Cela démontre que vous avez de l’équité dans votre entreprise et que vous alignez vos intérêts à ceux de vos créanciers. Il s’agit souvent d’un critère avant d’obtenir une marge, un prêt ou même pour appliquer à un programme gouvernemental.

4. Les banques aiment souvent créer des « partenariats de financement » avec d’autres entités.

Vrai. En effet, les banques aiment bien partager le risque avec d’autres prêteurs dont notamment le gouvernement au niveau de programmes comme celui pour le Financement des petites entreprises. Plus souvent qu’autrement cela permet d’avoir une diversification au niveau du financement.

En espérant que cet article vous éclaire un peu, je vous recommande fortement de vous asseoir avec votre banquier et de discuter de vos projets futurs !

photo: Marie Forleo

L’ ABC d’un plan d’affaires

L’ ABC d’un plan d’affaires

Un plan d’affaires est une nécessité pour une entreprise en démarrage. Bien que certains diront qu’il faut tout prévoir à l’avance, je suis plutôt d’avis qu’il faille accepter que le plan puisse changer et assurément évoluer. En effet, un plan trop strict, voire statique peut faire mal à une entreprise et il faut donc que l’entrepreneur soit prêt à modifier ses objectifs et ses attentes en cours de route.

Un plan d’affaires sert d’abord et avant tout à organiser et présenter vos idées. De la créativité et une bonne idée ne suffisent pas. Voici comment faire :

Délimiter son marché et trouver le client idéal

Une bonne idée provient généralement d’un besoin qui, à votre sens, n’a pas de solution actuelle ou qui pourrait être mieux comblé. Il faut donc faire un peu de recherche pour voir si c’est vraiment le cas et ensuite établir qui sont les personnes qui pourraient être intéressées de près ou de loin à votre solution. Vous avez trouvé votre marché. Attention! Il faut se souvenir que ce n’est pas parce que quelqu’un offre déjà un service ou un produit semblable à votre idée que votre start-up n’est pas valable. Il faudra simplement prendre cela en compte lors de la rédaction de votre plan d’affaires et de votre stratégie de mise en marché.

Puis, il vous faudra employer la méthode « entonnoir » et établir qui sont vos clients potentiels. Bonne nouvelle! Vous aurez une multitude de clients potentiels. Toutefois, le client qui importe, c’est celui qui paye.

Allons-y avec une petite mise en situation loufoque pour illustrer le tout :

Vous trouez constamment vos bas de nylon à leur première utilisation et vous vous dites : « There must be a better way… » (votre « idée »). Vous développez donc un prototype de bas de nylon indestructible (votre « produit »). Vous en parlez à vos voisines, à vos copines et à des amies à l’étranger et toutes sont d’accord pour dire qu’il s’agit de l’invention du siècle (votre « marché »). Toutes vos amies (votre « client potentiel ») sont bien contentes d’essayer votre produit jusqu’à ce que…vous donniez le prix : 79.95$ + taxes (votre « prix »). Soudainement, la moitié de vos amies ne retournent plus vos appels et vous réalisez que plusieurs ont carrément arrêté de porter des robes en hiver. L’autre moitié, quant à elle, achète vos bas de nylon comme des petits pains chauds, à plein prix, bien sûr (votre « client idéal »).

Cette petite histoire m’amène à vous parler d’une erreur typique des plans d’affaires : essayer de plaire à tous. Malheureusement, vous ne pourrez plaire à tout le monde et vous ne pourrez certainement pas tout faire vous-même. Certains détenteurs de diplôme vous parleront de positionnement stratégique, d’autres vous parleront de différentiation de produit. Tout cela pour dire qu’il faudra faire un choix. Dans le contexte de l’exemple précédent, allez-vous viser la population des jeunes couventines qui portent encore l’uniforme ou plutôt les femmes d’affaires pressées qui ne peuvent se permettre d’arriver chez un client avec des bas troués (oui, ça arrive à tout le monde)? C’est ici que vous devrez faire une étude de marché vous permettant d’établir des données réelles sur l’utilisation possible de votre produit, déterminer ce que vous êtes capable de fournir en terme de quantité et faire de la recherche sur vos compétiteurs. Vous pourrez ensuite trouver votre « niche ».  De plus, vous vous rendrez bien vite compte qu’il sera difficile de faire la production, la vente et la distribution de vos produits.

Comment choisir, me direz-vous? Au moment de la rédaction de votre plan d’affaires, vous aurez la chance d’effectuer énormément de recherche et de bien définir vos idées. En cognant aux bonnes portes, vous pourrez obtenir de l’aide. Je parle ici de mentors qui connaissent votre domaine, mais surtout de professionnels qui pourront vous guider dans les secteurs que vous connaissez moins. En effet, il est donné à peu de personnes d’être omniscientes. De plus, le temps que vous passez à tenter de comprendre certains domaines complètement éloignés de vos champs de compétence, le moins de temps vous passez sur le développement de votre idée. En effet, il peut être judicieux de faire affaire avec un avocat, un comptable ou un conseiller pour différentes parties de votre plan d’affaires.

Finalement, commencez par utiliser des outils (gratuits ou non) qui s’offrent à vous! Par exemple, Futurpreneur, Femmessor et la BDC offrent de bonnes ressources pour guider les entreprises en démarrage. Puis, au niveau des plans d’affaires, le canevas offert par différentes banques peut s’avérer un choix judicieux et permet de connaître les prérequis pour du financement.

En passant, si vous décidez de partir une entreprise de bas de nylon indestructibles, vous pourrez compter sur moi comme « cliente idéale »!

 

Photo: Vocal Lady Mag

 

 

 

Financer mon entreprise : 6 moyens pour trouver du financement

Financer mon entreprise : 6 moyens pour trouver du financement

Le besoin principal de l’entrepreneur en démarrage est sans doute le financement, qu’il soit grand ou petit. Toute personne désirant se lancer en affaires doit avant tout planifier ses finances avant de faire le grand pas. Pour certains, il peut être suffisant de se partir en affaires avec ses propres économies et celles de ses proches. Toutefois, il se peut que ces montants ne le soient pas. Les entrepreneurs font alors appel à d’autres sources de financement telles que les prêts bancaires, les subventions gouvernementales ou communautaires et les investissements provenant du public.

1. Son propre argent
Votre première source de financement devrait être vous-même, car logiquement, c’est la plus facile à obtenir. Selon votre projet, vous risquez de ne pas aller bien loin avec seulement vos propres économies. En y investissant d’abord votre argent, vous prouvez aux futurs prêteurs votre engagement réel envers votre projet.

2. L’argent de ses proches
Il s’agit d’argent prêté par votre conjoint, vos parents, les membres de votre famille ou vos amis. Il vous sera fourni soit sous forme de don, de prêt entre particuliers, avec ou sans intérêts ou bien sous forme de participation active. Cette dernière permet à vos investisseurs de bénéficier de certains avantages fiscaux. Vous devrez d’abord convaincre vos proches que votre projet est viable. Ils voudront certainement être tenus au courant de tous vos développements entrepreneuriaux.

3. Prêts bancaires
Les prêts bancaires sont la principale source de financement des entreprises. Habituellement, les banques acceptent d’accorder des prêts aux entreprises qui ont fait leurs preuves et qui ont un excellent crédit. Ils ne se contentent pas que d’un concept d’entreprise emballant. Votre idée doit être soutenue par un plan d’affaires complet contenant entre autres une étude de marché, un bilan financier, des budgets prévisionnels, vos sources de revenus et un plan B en cas d’échec. Les banquiers sont très difficiles et ont généralement de la difficulté à accorder un prêt à ceux qui n’ont pas d’argent. C’est pourquoi il peut vous être très utile d’avoir d’autres ressources de financement pour votre projet.

4. Subventions
Plusieurs ministères et organismes gouvernementaux apportent leur aide aux entrepreneurs en offrant diverses subventions. Ils offrent du financement pouvant servir à payer les frais liés à la recherche et au développement, au marketing, aux ressources humaines ou à l’achat d’équipements. L’obtention d’une subvention peut être très délicate compte tenu de la forte concurrence et des critères de sélection. En règle générale, les organismes peuvent vous demander d’investir un certain montant de vos poches. Il s’agit d’explorer toutes les possibilités qui s’offrent à vous et d’en faire le tri.

5. Anges financiers
Vous avez aussi la possibilité de présenter votre projet entrepreneurial à un groupe d’investisseurs. Ce sont des entrepreneurs en série et des professionnels d’expérience qui investissent dans les entreprises des autres. Les anges financiers investissent habituellement dans les entreprises qui en sont à leurs premiers pas dans leur développement et le montant de l’investissement peut varier entre 25 000 $ et 100 000 $. Ils peuvent contribuer à plusieurs projets à la fois et possèdent souvent plusieurs investissements actifs simultanément. Vu le risque entrepris par ces anges investisseurs, ils peuvent se donner le droit de pouvoir quant à la gestion de l’entreprise.

6. Sociofinancement
Le sociofinancement, ou financement participatif, consiste à solliciter les internautes afin qu’ils investissent quelques dollars à votre projet. Le tout est réalisé par le web. Il existe deux approches : la vente d’action ou le don. Dans tout cas, il faut être convaincant, car votre public doit être sensibilisé par votre campagne et doit croire en votre projet. Le financement collectif peut ne pas convenir à tous les types de projets. Il s’agit tout de même d’un moyen intelligent de tester votre idée et promouvra ainsi votre entreprise.

Il existe plusieurs autres types de financement. Explorez les options qui s’offrent à vous selon le type et l’ampleur de votre projet. Restez bien informées et consultez un conseiller financier au besoin, mais l’ambition sera la clé de votre succès!