1. Parle-nous de ton parcours personnel.

J’ai quitté le Saguenay après le secondaire pour entamer un DEC en photo à Montréal et je ne suis jamais repartie depuis. J’ai par la suite fait un certificat en publicité tout en commençant à mon compte. Je savais que je ne travaillerais pas en publicité, mais j’avais besoin à ce moment-là de cette sécurité. Dès ce certificat terminé, je me suis plongée à fond à mon compte et j’ai ouvert mon premier studio dans le Mile-End. Par la suite, les choses ont grandit année après année. J’ai occupé un 2e emploi dans mes deux premières années d’opérations. Au début, on peut bien dire que je travaillais pour pouvoir travailler en photo!

2. Avant d’être photographe,  travaillais-tu dans un autre domaine?

C’est mon premier métier et j’espère que ce sera le dernier!

3. As-tu toujours su ce que tu voulais faire dans la vie? Qu’est-ce que qui t’a poussé à devenir photographe?

C’est vraiment étrange. Ce n’est pas un passe-temps que je pratiquais sérieusement dans ma jeunesse ni un rêve. La décision de m’inscrire au DEC  a été un coup de tête, un geste complètement spontané. J’oeuvrais dans le milieu de la danse et avais alors une passion pour les arts, mais pas concrètement en photo. Je me demande encore aujourd’hui ce qui m’a inconsciemment poussé à prendre cette décision à l’âge de 16 ans. Une chose est sûre, c’est le meilleur coup de tête de ma vie. L’instinct nous trompe rarement!

4. Depuis combien de temps es-tu à ton compte? Qu’est-ce que tu aimes le plus du fait d’être une femme d’affaires? Le moins?

Je suis à mon compte depuis 5 ans. J’adore la liberté de gérer mon quotidien comme je le veux et d’être complètement libre de créer de nouveaux projets sans avoir d’approbation à demander. C’est aussi extrêmement valorisant de générer son propre salaire. Ce que je trouve le plus difficile est de décrocher. Je suis tellement impliquée émotivement dans mon entreprise que j’ai parfois de la difficulté à prendre du recul.

5. Qu’est-ce qui te passionne le plus de ton métier?

Les gens. J’aime les moments privilégiés que je partage au quotidien. Je fais des rencontres extraordinaires chaque semaine et je suis fascinée par les personnes que j’ai la chance de photographier.

6. Quelles ont été les difficultés que tu as rencontrées depuis que tu t’es lancée en affaires? Y a-t-il quelque chose que tu ferais différemment?

Je pense que le plus difficile a été d’apprendre à dire non.  Apprendre à ne plus surcharger mon horaire et choisir les contrats qui valent vraiment la peine, surtout ceux qui font vivre une expérience positive. Dans mes 2 premières années, je me suis vraiment épuisée et je connais maintenant mes limites.

7. Quelles sont les plus grandes leçons que tu as apprises depuis tes débuts?

Il faut être ouvert à la critique face à son travail afin de toujours s’améliorer. Mais il ne faut pas sous-estimer la valeur de notre service et faire trop de cadeaux, car beaucoup ambitionnent et ne reconnaissent pas la valeur monétaire d’un service professionnel dans le milieu des arts. L’équilibre entre les deux c’est le plus important; savoir ce que l’on vaut et savoir se remettre en question de manière constructive.

8. Comment gères-tu la compétition et la pression et comment s’assurer d’une longue carrière dans ton industrie?

Je suis bien consciente de ma compétition. C’est extrêmement important d’être à jour et au courant de ce qui s’offre sur le marché. Je pense aussi que c’est primordial de reconnaitre le travail des autres et de savoir l’admirer. C’est un métier solo et je n’aime pas du tout  l’idée de bouder ses compétiteurs. J’admire les photographes qui mettent aussi tous leurs efforts pour vivre de ce magnifique métier. Voir ce que les autres font de beau me donne envie de faire encore plus de belles choses. C’est pour moi une source de motivation.

9. À quoi ressemble une journée au bureau?

Chaque journée est différente. C’est un mélange de studio, retouches, suivis, bookings, recherches d’inspiration, etc.

10. De quoi es-tu le plus fière ?

De ne pas avoir abandonné et de faire les choses avec intégrité.

11. Le meilleur conseil que tu aies reçu?

Plonger sans demi-mesure, risquer. Si ça n’avait pas fonctionné, je n’aurais pas eu de regrets. Quand j’ai signé mon premier bail de studio, je ne savais pas si j’allais pouvoir le payer, mais je voulais aller au bout des choses et essayer.

12. À ton tour, quel(s) conseil(s) donnerais-tu à celles qui voudraient lancer leur entreprise? Quelles habiletés sont nécessaires selon toi?

Se fixer un rêve, même s’il est fou.  Je crois que quand on se fixe des objectifs plus hauts, même si on ne les atteints pas, on se rend plus loin que si l’on s’était fixé un objectif plus réaliste. Rêver me motive et me mène un petit peu plus loin chaque jour.

13. Quel rôle jouent les réseaux sociaux dans la promotion de ton entreprise?

Je peux affirmer sans aucun doute que Facebook a grandement contribué à ma carrière. C’est une vitrine incontournable.

14. Qu’est-ce que le succès pour toi?

Vivre de son métier en restant en amour avec ce que l’on fait. Car là est le danger, de faire avec les années les choses sur automatique. Je me rappelle toujours qu’entretenir sa passion est le plus important; c’est le moteur de la créativité.

15. À quoi peut-on s’attendre prochainement pour toi?

J’espère évoluer encore et encore dans le domaine du portrait.