Cette semaine on rencontre Rita et Rim Elias,  les deux soeurs derrière la marque de vêtements de fourrure Eläma. Elles nous racontent ce qui les passionne le plus dans leur nouvelle vie d’entrepreneures et ce qui les a poussés à quitter leurs emplois stables pour faire le grand saut dans le monde de la mode.

1. Parlez-nous de votre parcours personnel.

Rim Elias : J’ai 29 ans. Après avoir obtenu mon BACC en chimie, j’ai travaillé dans des laboratoires d’études cliniques avant de compléter un D.E.S.S. en gestion aux HEC. Je suis par la suite devenue Product Manager chez Beiersdorf Canada avant de tout récemment lancer notre propre compagnie.

Rita Elias : J’ai 28 ans. J’ai fait une mineure en chimie avant de réaliser que ce n’était pas pour moi. J’ai alors entamé un BACC en Administration des affaires profil Comptable aux HEC et j’ai obtenu mon titre comptable CMA, CPA. J’ai ensuite travaillé chez L’Oréal Canada en tant qu’analyste financier.

Nous avons travaillé pendant un an et demi sur notre entreprise en même temps que nos emplois réguliers avant de nous y consacrer entièrement.

2. Avez-vous toujours su ce que vous vouliez faire dans la vie? Qu’est-ce qui vous a poussé à vous lancer en affaires? 

Nous n’avions pas toujours su exactement dans quoi nous voulions nous lancer, mais nous savions avec certitude que nous voulions être entrepreneures et créer une entreprise à notre image. Pour trouver notre passion, nous avons été ambassadrices pour plusieurs organismes dans différents milieux tels que la Croix Rouge, l’OSM, les Grands Ballets Canadiens. Grâce à cela, nous avons développé un bon réseau de contacts qui nous ont aidés à nous lancer en affaires.

 3. Qu’est-ce que vous aimez le plus du fait d’être entrepreneures? Le moins?   

Je dirai que ce que l’on aime le plus, c’est cette liberté de pouvoir choisir où nous allons passer notre journée. Que ce soit chez nos clients ou à l’atelier, chaque jour a ses propres défis et ses propres moments de gloire et cela nous garde toujours excitées et motivées.

Ce qui est moins évident que lorsque l’on avait nos emplois stables à temps plein, c’est cette incertitude qui vient avec le fait d’avoir sa propre entreprise. Il n’y a pas de garantie de revenus ni qu’un produit va fonctionner autant que l’on voudrait. Il faut avoir les nerfs solides et ne jamais arrêter d’y croire.

4. Qu’est-ce qui vous passionne le plus de votre métier? 

Le fait que tous nos produits sont faits ici au Québec. Lorsque nous voyons le résultat de la confection de notre collection, nous sommes toujours éblouies. Le travail à la main des artisans est vraiment incroyable. De voir qu’il y a quelques mois ce produit n’était qu’un dessin et que maintenant nous le portons, c’est vraiment un très beau sentiment.

Nous sommes aussi très passionnées par les gens rencontrés depuis que nous sommes dans ce milieu. Nous avons une très belle relation avec nos clients et cela nous fait toujours plaisir de savoir qu’ils apprécient nos produits et qu’ils en parlent à leur entourage.

5. Quelles ont été les difficultés que vous avez rencontrées depuis que vous vous êtes lancée en affaires? Y a-t-il quelque chose que vous feriez différemment? 

Nous avons choisi un milieu que l’on ne connaissait pas auparavant, alors il a fallu apprendre tout en développant notre vision pour la marque. Nous avions toujours travaillé dans des milieux plus corporate, alors le milieu de la mode était assez différent et très excitant. Nous ne ferions rien différemment, car nous aimons beaucoup cette nouvelle aventure.

6. Quelles sont les plus grandes leçons que vous avez apprises depuis les débuts d’Eläma? 

L’équipe de travail est très importante. Travailler avec des professionnels qui ont plusieurs dizaines d’années d’expérience dans le milieu a été un point essentiel, car cela nous a permis d’avancer beaucoup plus vite que prévu. On réalise de plus en plus que le succès d’une entreprise est vraiment la somme du travail de chaque personne impliquée. Que ce soit pour notre design, la confection, la direction de la marque ou la comptabilité, travailler avec des experts nous a été extrêmement bénéfique.

7. Comment gérez-vous la compétition et la pression et comment s’assurer d’une longue carrière dans votre industrie? 

Demeurer authentique à nous même, à nos produits et à nos clients.  Les consommateurs ont maintenant plus que jamais différents moyens de se procurer un produit, mais ce qu’il les fait revenir vers nous sont nos produits innovateurs, le service qu’on leur offre ainsi que notre approche. Nous aimons créer de nouvelles expériences d’achats à travers des Pop-up Shops qui sont très amusantes et qui nous permettent d’apprendre à connaître nos clients davantage.  Nous tenons à garder cette belle relation que nous avons déjà bâtie et à la faire fleurir.

8. Beaucoup de gens associent la fourrure à la cruauté animale. Que répondez-vous à ceux et celles qui critiquent la confection de vêtements en fourrure? 

C’était très important pour nous de choisir nos matières premières. C’est pour cela que nous n’achetons que de la fourrure de fermes qui suivent les normes nord-américaines très sévères sur l’élevage et le traitement de la fourrure de façon éthique et humaine. Nous travaillons de très près avec le Conseil Canadien de la fourrure et le NAFA, qui s’assurent aussi que les normes de traitement des animaux soient suivies et respectées. Bien sûr, en bout de ligne, le port de la fourrure est un choix personnel qui n’est imposé à personne, tout comme porter du cuir ou manger de la viande.

9. Le meilleur conseil que vous ayez reçu?   

Just Do it,  comme le slogan de NikeUne fois que nous étions sûres de nous lancer dans le design de la fourrure, nous n’avons pas attendu d’avoir tous les éléments. Nous avons trouvé des gens qui partageaient notre vision et nous avons foncé.  Nous avons été agréablement surprises du résultat.

10. À votre tour, quel(s) conseil(s) donneriez-vous à celles qui voudraient lancer leur entreprise? Quelles qualités sont nécessaires selon vous?

Je crois qu’il est inévitable d’être réellement passionné par son produit et de croire sincèrement à son service. Il n’y a pas de mal à essayer différentes avenues avant de se lancer complètement dans un projet. Nous croyons qu’il faut être curieux, débrouillards, passionnés et oui, juste assez naïf.

11. De quoi êtes-vous le plus fières?

Nous disons souvent que nous avons un ange gardien ou une étoile qui nous suit, car depuis notre lancement, nous avons été très fortunées par tout ce qui nous est arrivé. Deux semaines après notre soirée de lancement, nous avons participé au Cabinet Ephémère du magasin Ogilvy et avons eu l’attention du joueur de hockey PK Subban, qui depuis porte très souvent nos manteaux pour hommes. Nous avons aussi eu un très bel article en première page de la section des affaires du Montreal Gazette lors de notre participation au Style Lab au Palais des congrès.  Nous avons aussi participé à une mission commerciale à Paris avec le World Trade Center et récemment présenté notre collection à l’émission Dragon’s Den. Tout cela est arrivé depuis notre lancement il y a seulement huit mois et nous en sommes très fières.

12. À quoi peut-on s’attendre prochainement pour Eläma?

Nous avons d’importantes décisions à prendre prochainement pour la direction de notre marque et nous travaillons aussi sur notre nouvelle collection, dont des nouveaux produits et des nouveaux points de vente. Nous avons aussi présenté notre compagnie à l’émission Dragon’s Den qui sera peut-être diffusée à l’automne. Beaucoup de belles nouveautés s’en viennent pour l’automne et nous avons hâte d’en partager davantage.

 

Pour en savoir plus sur Eläma Fur by Elias Sisters, suivez  leur compte Twitter @elamafur