Très tôt arrivée sur le marché du travail après des études en droit, Marie-Philip Simard a constaté que cela lui coûterait cher de s’habiller convenablement pour le travail. C’est alors que lui est venue l’idée de créer Chic Marie, une entreprise de location de vêtements griffés à petit prix. La jeune entrepreneure qu’on a pu voir à l’émission Dans l’oeil du dragon nous explique comment elle compte révolutionner le monde du commerce de détail avec son entreprise.

1. Parle-nous un peu de ton parcours personnel.

J’ai 25 ans et je suis avocate de formation. Après mes études en Droit et de Barreau, j’ai effectué mon stage chez Fasken Martineau, l’une des plus grandes firmes d’avocat au pays. C’est à ce moment que m’est venue l’idée de lancer Chic Marie.

2. Qu’est-ce que Chic Marie et d’où t’es venu l’idée de partir ce projet?

Pendant une carrière en droit, ou dans n’importe quelle profession libérale, il est essentiel que la tenue vestimentaire soit toujours impeccable. Par contre, pour une jeune professionnelle débutant dans la profession, il est souvent difficile de trouver des vêtements d’affaires de qualité sans ruiner son portefeuille. C’est pourquoi nous avons décidé de lancer Chic Marie, qui permet aux jeunes femmes professionnelles d’avoir accès à une garde-robe professionnelle de vêtements haute couture de manière illimitée par mois, pour un frais de 95 $. Tout comme le principe d’emprunt de livres à la bibliothèque, les clientes peuvent choisir trois morceaux à la fois et lorsqu’elles en veulent des nouveaux, elles n’ont qu’à les retourner pour en recevoir d’autres. Aucuns frais d’envoi ni de retour.

3. Depuis combien de temps es-tu à ton compte? Qu’est-ce que tu aimes le plus du fait d’être une femme en affaires? Le moins?

Je suis une entrepreneure depuis environ 1 an. Je crois que ce que j’aime le plus du métier est la liberté que cela procure. La liberté au niveau des horaires, mais aussi au niveau des tâches à accomplir, la liberté de prendre ses propres décisions et d’assumer les bonnes et les moins bonnes. Il s’agit d’une liberté à laquelle je n’avais pas accès lorsque j’étais salariée.

4. Qu’est-ce qui te passionne le plus de ton métier?

Les défis auxquels nous sommes confrontés, surtout que notre idée est complètement nouvelle sur le marché. Le métier d’entrepreneur est majoritairement rempli de « feux » à éteindre, et bien que cela puisse être épuisant parfois, le sentiment d’accomplir quelque chose prend habituellement le dessus.

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5. Quelles ont été les difficultés que tu as rencontrées depuis que tu t’es lancée en affaires? Y a-t-il quelque chose que tu ferais différemment?

Bâtir une bonne équipe dès le départ est souvent chose difficile, surtout lorsque les liquidités sont peu nombreuses en lancement d’entreprise. J’ai fait l’erreur de faire confiance aux mauvaises personnes et je suis désormais plus vigilante dans le choix de mes partenaires.

6. Quelles sont les plus grandes leçons que tu as apprises depuis tes débuts?

Ce n’est pas encore quelque chose avec laquelle je suis à 100 % confortable, mais il est essentiel, surtout au début, de profiter (voire même abuser) de l’aide des gens autour de soi et des acteurs de la communauté. Le réseau « start-up » à Montréal est extrêmement aidant, alors il ne faut pas hésiter à demander de l’aide et à approcher des gens plus expérimentés pour des conseils, car cela permet d’éviter les embuches que ceux-ci ont probablement déjà vécues.

7. As-tu eu recours à du financement? Si oui, de quelle manière as-tu financé ton projet?

Nous avons eu recours à plusieurs prêts (Futurpreneur BDC, Desjardins et Prêt à Entreprendre), mais avons aussi eu la chance de gagner plusieurs concours nous permettant de nous financer, donc la McGill Dobson Cup, le Concours québécois en entrepreneuriat et la Fondation Montréal inc. Seulement en concours, nous avons amassé près de 40 000 $, ce qui nous a permis d’augmenter notre inventaire de manière significative.

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8. À quoi ressemble une journée au bureau?

Chaque journée est différente, mais chacune inclut habituellement deux à trois rendez-vous un peu partout à Montréal et souvent quatre ou cinq appels à des fournisseurs et à des partenaires pour faire des suivis. Le reste de la journée est consacré à répondre à des courriels et à de la planification pour les prochaines étapes.

9. De quoi es-tu le plus fière ?

Je crois que ce dont je suis la plus fière est lorsque nous recevons des messages personnalisés de clientes utilisant notre service nous mentionnant qu’elles l’adorent! C’est dans ce genre de situation que nous avons l’impression de changer, un tout petit peu, notre société et le commerce de détail.

10. Le meilleur conseil que tu aies reçu?

De toujours écouter et prendre en considération les conseils et commentaires de tous, mais de se fier à son instinct. Il y a plusieurs personnes, dont certaines ayant extrêmement d’expérience, qui ont suggéré différentes avenues pour l’entreprise, mais je crois qu’à un moment, il est nécessaire de mettre tous ces avis un peu de côté, et d’écouter la petite voix à l’intérieur.

11. À ton tour, quel(s) conseil(s) donnerais-tu à celles qui voudraient lancer leur entreprise? Quelles habiletés sont nécessaires selon toi?

De bien savoir quelles sont leurs forces et leurs faiblesses, et de recruter des personnes pouvant combler efficacement ces faiblesses. Ce n’est pas un problème en soi de ne pas être habile en marketing, par exemple. Par contre, cela devient un problème si l’on est incapable de trouver quelqu’un pouvant remplir ce rôle au sein de l’entreprise. Un second conseil serait de s’entourer d’un entrepreneur ayant plus d’expérience que soi, à titre de mentor, afin qu’il puisse aider lorsque la situation devient plus difficile.

12. Qu’est-ce que le succès pour toi?

Pour moi, le succès ne se calcule pas en terme d’argent ou de financement. Pour moi, le succès que nous souhaitons obtenir avec l’entreprise est de devenir un joueur-clé dans le commerce de détail, et de changer complètement la façon dont nous magasinons nos vêtements. Avec notre modèle, nous n’avons plus à posséder des vêtements en tant que tel, mais seulement les avoir pour un certain temps, afin de les utiliser, puis les retourner. Il s’agit d’un changement majeur dans nos mentalités et notre façon de faire, et si nous réussissons, il s’agira d’une véritable révolution dans le commerce de détail.

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13, À quoi peut-on s’attendre prochainement pour Chic Marie?

Pour les prochains mois, nous lancerons une nouvelle version de notre site web en septembre, encore plus adaptée pour nos clientes. Nous serons aussi présent au Festival Mode et Design, qui se déroulera du 17 au 22 août, où nous offrirons un mois d’essai gratuit à toutes les femmes qui souhaiteront s’offrir le service! Vous viendrez nous voir 🙂