Vivre de sa passion, est-ce vraiment réaliste ?

Vivre de sa passion, est-ce vraiment réaliste ?

Je baigne depuis un certain temps dans ce monde qu’est l’entrepreneuriat et, bien que j’aie apprivoisé certaines de ces tendances, certaines me laissent encore un peu inconfortable. Je m’explique. L’entrepreneuriat est basé sur le concept du développement d’une idée pour répondre à un besoin. Or, si l’on veut développer quelque chose, il faut s’y connaître, du moins un peu. En effet, on voit souvent deux types d’entrepreneurs : ceux qui opèrent une business (peu importe le produit; sexy ou pas) et ceux qui vivent de leur passion. Attention, l’un n’empêche pas l’autre, mais suivez mon raisonnement, je vous prie.

Un grand questionnement qui m’habite depuis les débuts de mon cabinet concerne l’importance de la passion dans son produit. Certes, plusieurs entrepreneurs ont des idées novatrices qui découlent de leur passion ou de leur éducation/connaissance, mais plusieurs ont aussi simplement identifié un besoin dans la société et ont choisi d’y répondre. Bref, l’offre et la demande.

Une autre chose m’a souvent hantée dans mon domaine. Comment les gens font-ils pour vivre de leur passion? Je ne parle pas nécessairement de faire des millions par année, mais suffisamment pour vivre et continuer. C’est pour cette raison qu’un article de la revue Forbes, paru en 2013, m’a tant interpellée alors que je suis tombée dessus la semaine dernière (Five Reasons to Ignore the Advice to do What you Love). L’article traite de cinq points qui valent la peine d’être discutés :

La plupart des gens doués n’ont pas qu’une passion

Eh oui, c’est ce que je trouvais le plus difficile. Définir et trouver LA passion. Si vous êtes comme moi, vous aimez en savoir un peu sur tout et êtes à l’affût de tout ce qui se passe. Je sais que je n’aime pas vraiment certaines choses sans avoir UNE SEULE passion. Rassurez-vous, il est très rare que les gens ne soient passionnés que d’une chose (vous êtes normale!).

L’argent ne suivra peut-être jamais la passion

D’accord, l’argent, ce n’est pas tout. Toutefois, bon nombre d’entrepreneurs qui viennent à mon bureau aiment l’idée d’être entrepreneur, sans toutefois adorer la réalité qui s’en suit. Faire de l’argent en affaires, ça peut prendre du temps et ça peut ne jamais venir. Il faut donc faire un choix de vie conscient. Souvenez-vous que rien n’est impossible et que certaines choses sont même réversibles. Prenez le temps de décider si c’est un choix de vie qui vous convient en prenant tous les facteurs en considération. J’aime bien les listes de pour et contre…

La recherche de la passion peut vous déconnecter du moment présent

En cherchant votre passion, il est possible que vous ratiez le train de votre vie. Ce que je veux dire par là, c’est qu’il est possible que vous analysiez tellement votre situation (hum hum mesdames…) que vous ratiez les occasions qui sont devant vous ou que vous n’essayiez rien de nouveau en tentant de développer quelque chose qui fait partie de vos aptitudes/intérêts actuels. On se calme et on continue à être intrépide! Qui sait, votre projet d’affaires sera peut-être basé sur de nouvelles découvertes…

Votre passion peut devenir un cauchemar une fois que ça devient votre travail

Je vous donne l’exemple du yoga. Une cliente voulait partir un centre de yoga, car elle était totalement obsédée (ses mots, pas les miens) et y allait au moins deux fois par jour. Or, une fois qu’elle a ouvert son studio, elle trouvait que les cours, les instructeurs, le lieu, etc, n’étaient jamais à son goût. Elle a aussi réalisé que, d’un point de vue « lucratif », il y avait beaucoup de compétition. Elle se réveillait la nuit, tentait de promouvoir sa marque jusqu’au jour où elle a mis la clé dans la porte et s’est promise de ne plus jamais approcher le yoga de loin ou de proche. Elle est aujourd’hui retournée dans un travail de bureau qui lui donne la flexibilité salariale tout en gardant un horaire fixe, chose qu’elle voulait éviter au départ. Elle a recommencé à pratiquer le yoga, mais selon ses termes… Ce n’est pas mon seul exemple, mais comme quoi, votre passion est une passion, car vous chérissez les moments spéciaux que vous passez à faire cette activité. Lorsque ça devient un travail, ça peut être trop.

Steve Jobs n’a pas suivi son propre conseil

L’article relate d’ailleurs que si ce dernier avait suivi sa passion, il serait devenu maître zen ou prof de méditation. Or, l’idée est qu’il faut entretenir ses passions, mais qu’il n’est pas nécessaire d’en vivre. Si vous avez l’occasion de le faire et que ça vous semble raisonnable, vous savez ce qu’il vous reste à faire.

Pour ma part, j’aime le risque, mais le risque calculé. J’entreprends beaucoup de choses, mais j’essaie toujours d’évaluer l’impact que mes actes auront sur mes proches et sur ma vie en général. Trouvez plutôt ce qui vous motive dans la vie de tous les jours et faites cela. Ne soyez pas emportée par un mouvement qui ne vous correspond pas nécessairement.

Bonne réflexion!

 

photo: Pinterest

 

Comment préparer sa « rentrée d’affaires »

Comment préparer sa « rentrée d’affaires »

Ne vous inquiétez pas, l’été n’est pas encore terminé! Cela ne veut pas dire que vous êtes encore en vacances… Vous vous souvenez de La cigale et la fourmi, cette fable de Jean de la Fontaine qu’on vous a sûrement lue et relue alors que vous étiez enfant ? Mon point est le suivant : vous ne voulez pas être prise au dépourvu lorsque septembre sera bien entamé et que, théoriquement, les affaires auront repris de façon significative. Alors comment se préparer à cela pendant l’été et, par la même occasion, rester productive?

1. Faites le ménage de vos documents administratifs

Même si ce n’est plus le printemps, utilisez ce moment pour un beau ménage. Vous ferez toutes sortes de trouvailles (agréables et moins agréables) qui vous permettront d’établir un plan de match (voir au point #2).  Payez les factures, appelez le fournisseur, faites réparer l’imprimante. Bref, occupez-vous de votre milieu de travail afin d’avoir une femme d’affaires heureuse dans un espace de travail accueillant. Sans vous en rendre compte, vous aurez enlevé un grand poids qui pesait sur votre subconscient.

2. Faites une liste de choses à faire (et fixez-vous des objectifs)

Okay. Je ne parle pas de faire des listes à n’en plus finir, mais plutôt une liste d’efficacité. Ce que j’entends par là c’est (i) une liste de suivi de vos dossiers ; (ii) une liste administrative ; et (iii) une liste des choses agréables mais prenantes comme le marketing ou l’événementiel. Un suivi de vos dossiers vous permettra de mettre vos dossiers à jour et de savoir comment vous orienter pour la fin 2016 et le début 2017. Vous découvrirez aussi plusieurs petites tâches qui méritent d’être accomplies afin de bien compléter vos dossiers. Au niveau de la liste administrative, elle sera liée au point #1 et vous permettra de savoir si vous avez besoin de trombones pour votre bureau ou s’il est venu le temps de magasiner une nouvelle assurance commerciale. Bref, faire tout ce que vous n’avez jamais le temps de faire (supposément). Finalement, le bonbon, c’est s’asseoir et analyser les différents éléments marketing, stratégies médias sociaux, événements à ne pas manquer auxquels vous aimeriez assister pour l’automne. Bâtissez un calendrier et soyez réalistes. Je vous suggère d’opter pour un mélange des trois listes avec des objectifs hebdomadaires afin d’avancer et de rayer des éléments de la liste jusqu’à la fin août!

3. Faire le point avec les clients

Vos clients aussi sont en vacances, l’ont été ou le seront dans le prochain mois. Je vous suggère donc de prendre le temps de faire le point avec eux. Rien de mieux qu’un « Puis, ton été? » pour lancer une discussion et vous mettre au diapason de leurs besoins. Un suivi montre de l’intérêt et du respect. Je vous suggère donc de prendre le téléphone (oui, oui, pas Facebook, pas des courriels (quoique ce soit bien dans certains cas)) afin de vous informer et développer un plan de match.

Bonne rentrée!

Pour en finir avec le syndrome de l’imposteur

Pour en finir avec le syndrome de l’imposteur

J’ai eu la chance de rencontrer des jeunes femmes dans un contexte un peu différent du réseautage (un bachelorette!) et j’ai été frappée par le sentiment de culpabilité qui habitait tant les jeunes professionnelles que les entrepreneures et étudiantes. En effet, même si la journée était dédiée à la célébration du passage d’une vie de jeune fille sauvage à une vie de femme un peu plus rangée, plusieurs convives n’avaient que des choses à dire sur combien elles étaient occupées ou avaient des choses à faire ou combien elles se sentaient submergées par tout le travail qu’elles allaient avoir jusqu’à la fin de l’été.

Le doute, l’anxiété et l’éternelle remise en question font souvent partie du quotidien des jeunes femmes, mais pourquoi devons-nous toujours attribuer notre succès à quelqu’un d’autre ou à des éléments externes à notre propre processus? C’est pour cette raison que j’ai choisi de vous partager ma vision des choses et mes petits trucs pour tranquillement arrêter de s’accuser du pire.

– Savoir ce que l’on ne sait pas et en apprendre un peu plus tous les jours.

Je ne vous apprends rien en disant que vous ne pourrez jamais tout connaître. À l’école, on peut apprendre notre manuel scolaire par cœur, dans la vie, on ne peut pas faire cela. Toutefois, si vous êtes totalement inconfortable dans un domaine, foncez ! Lisez des articles, livres, écoutez des TedTalk sur le sujet. Parfois, on pense qu’on n’est « pas bonne » à quelque chose, mais vraiment ce n’est que de la peur. Prenez donc le taureau par les cornes et instruisez-vous!

-Vous avez le droit de réussir de bons coups

Pour une raison qui m’échappe, mesdames, on a souvent l’impression qu’on ne mérite pas les bons coups ou les succès qui émanent de notre travail. Prenez un peu de crédit pour ce que vous accomplissez. Bien sûr le travail d’équipe est souvent la clé, mais vous pouvez avoir investigué le projet et avoir assuré son succès!

-Restez vous-même (et humble)

Parfois, lorsque l’insécurité s’installe, les gens changent. Ils mettent un masque, développe des mécanismes de défense. C’est à ce moment que les gens deviennent de véritables imposteurs. Restez-vous même, soulignez vos succès et n’oubliez pas de rester humble.

J’espère que ce court texte vous permettra de vous sentir un peu mieux aujourd’hui et de savoir que vous n’êtes pas seule!

 

photo: Hollywood Reporter

 

Comment limiter les coûts juridiques de ma start-up

Comment limiter les coûts juridiques de ma start-up

J’ai choisi de vous faire part de quelques trucs et astuces afin de limiter vos frais juridiques. Mauvais pour ma propre entreprise vous dites ? Je ne crois pas. En effet, si les clientes sont satisfaites du service et qu’elles paient un prix qui est juste par rapport au travail à accomplir, je crois que je pourrai efficacement participer à la restauration de la réputation de ma profession et, par le fait même, avoir le plaisir de rendre à nouveau des services à ces mêmes clientes.

Savoir à quel moment engager un avocat

Tout d’abord, il est faux que vous avez absolument besoin d’un avocat pour vous lancer en affaires. Toutefois, vous devriez définitivement consulter au moment où vous décidez de mettre en place une structure (comme une société par actions), finaliser une convention entre actionnaires ou encore lorsque vous songez à engager des employés ou des sous-traitants avec de bons contrats. Il est vrai qu’il y a énormément d’information juridique disponible sur internet. Vous noterez que je n’ai pas parlé de « bonne » information. En effet, plus souvent qu’autrement, les subtilités juridiques ne se trouvent pas dans ces informations « fast-food » et ce sont souvent ces subtilités qui sont à la base des problèmes futurs. De plus, de par notre proximité avec le Canada anglais et les États-Unis (qui n’utilisent pas du tout le même droit que nous pour la plupart des choses), les contrats et autres documents ne sont pas adaptés au Québec. Il peut être judicieux d’au moins faire réviser un contrat et réviser l’ensemble de vos documents d’affaires. Il est aussi correct de demander à un avocat ce que vous pouvez faire vous-même avant d’avoir recours à ses services. Ne soyez pas gênée! Voyez-le tout comme un investissement plutôt qu’un coût à long terme.

Savoir négocier les honoraires et les paiements

Je ne vous dis pas de ne pas payer pour les services rendus ou de négocier une fois le travail accompli, mais simplement de prendre le temps de comprendre votre facture et de bien budgéter pour ces coûts. Sachez que beaucoup d’avocats travaillent à un taux horaire. Dans un tel cas, vous devriez définitivement demander un prix plafond, c’est-à-dire un prix maximal pour lequel vous pourriez être facturée. Un avocat devrait être en mesure de vous répondre lorsqu’il s’agit de services plutôt standards. Pour ce qui est des taux forfaitaires, je vous suggère de voir si des ententes de paiement sont disponibles. Cela m’amène d’ailleurs au point du timing du paiement des honoraires. Tout comme un loyer, vous devriez fixer une date à votre calendrier pour le paiement des honoraires de votre avocat. Une telle entente vous permettra de souffler un peu tout en respectant vos obligations. Finalement, n’oubliez pas de demander si des frais additionnels s’ajoutent (impressions, appels téléphoniques, voyagement, etc). Vous pourriez avoir une mauvaise surprise…

Savoir comment présenter vos documents à un avocat

SOYEZ ORGANISÉE! C’est la clé. Plus un avocat devra passer du temps dans votre dossier, plus il sera porté à appuyer sur le crayon. Dans le cas d’un taux forfaitaire, l’avocat sera peut-être obligé de vous charger un supplément si, vraiment, il ne peut pas accomplir son travail de façon efficace à cause de votre manque d’organisation. Un petit truc: préparez un cartable avec l’ensemble des documents de votre entreprise et écrivez un petit courriel pré-rencontre à votre avocat afin d’orienter la conversation et permettre à tous de gagner du temps.

J’espère que ces petites informations vous permettront de mieux naviguer dans le milieu juridique et de trouver un cabinet avec lequel vous vous sentez confortable et avec lequel vous aimez faire affaires. Une relation saine et respectueuse vous permettra d’éviter un stress inutile à ce niveau. Après tout, un avocat, c’est un médecin et un psychologue pour votre entreprise et vous devriez lui faire confiance!

photo: bizwomen

3 livres business à lire cet été

3 livres business à lire cet été

Je vous l’accorde, sur le bord d’une piscine, vous n’aurez peut-être pas le goût de lire des choses trop prenantes, mais, pour ma part, j’aime siroter un cocktail avec un petit parapluie tout en m’éduquant ! Je vous fais ici un topo des essentiels ; vous devez les lire, surtout si ce n’est pas déjà fait.

1. Girlboss, Sophia Amoruso

Ce livre a été qualifié de Lean In « for misfits » par le Washington Post. En effet, Sophia relate son aventure dans le domaine de la mode avec un bagage assez hétéroclite. Elle démontre bien qu’avoir du succès ne vient pas d’une formule magique, mais bien d’un travail sans relâche et de beaucoup de passion. En lisant le livre, vous comprendrez vraiment c’est quoi le #GIRLBOSS que vous mettez dans tous vos messages Instagram et Facebook…

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2. Outliers, Malcolm Gladwell

Vous en avez sûrement déjà entendu parler… Toutefois, ça vaut la peine de le lire et de le relire. En effet, Gladwell expose plusieurs théories sur le succès qui va bien au-delà du talent. Par exemple, la règle des 10 000 heures s’avère à être un véritable baromètre de vie. Un plan de vie bien établi, il faut simplement suivre son chemin et accepter que les choses puissent changer.

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3. Quand l’intuition trace la route et Au cœur de mes valeurs, Danièle Henkel

Ah Mme Henkel! On la connaît beaucoup mieux grâce à son passage de quelques saisons à Dans l’œil du dragon, mais ses deux autobiographies témoignent plutôt des événements et des valeurs qui ont créé cette femme extraordinaire. Avec un passé assez tumultueux, Mme Henkel sait parler au lecteur et lui faire traverser les hauts et les bas de l’immigration et de la réalité de partir en affaires au Québec. Deux petits bijoux qui font chaud au cœur.

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Voilà, j’ai triché. Je vous laisse avec quatre livres et j’espère que cela vous donnera de bonnes excuses pour vous prélasser au soleil!

 

Photos: Revolve/Pinterest/Explorative Approach/Danièle Henkel