1. Raconte-nous ton parcours personnel.
Je suis née sur le bord du fleuve, dans le Bas-St-Laurent. J’ai grandi entourée d’arbres et d’eau avant d’emménager seule à Montréal à 17 ans pour étudier les médias au Conservatoire LaSalle (qui n’existe tristement plus aujourd’hui!). J’ai ensuite complété le bac en télévision de l’UQAM, et je suis entrée sur le marché du travail comme recherchiste sur diverses productions télévisuelles avant de créer Chic Tonique et de me rejoindre à l’équipe de Toast Studio comme directrice de studio et maintenant, directrice de la création. C’est d’ailleurs avec l’équipe de producteurs chez Toast que Simone et moi avons créé Miss Chic Tonique, diffusé sur Vrak depuis 2014!

2. Qu’est-ce qui t’as incitée à plonger dans l’univers du travail autonome?
Je ne me souviens pas l’avoir choisi, un peu comme s’il n’y avait pas d’autres options pour moi. Mon producteur m’a d’ailleurs déjà dit qu’il a compris que la meilleure manière de «m’attacher» à un lieu de travail, c’était de me donner toute ma liberté! J’ai le défaut (s’il en est un!) de rapidement faire le tour, je m’ennuie quand je me sens trop confortable. J’ai besoin de savoir que mes projets et contrats ont une date de fin qui me permettra de me joindre à de nouvelles équipes et d’explorer autre chose. Ma comptable dirait par contre qu’elle est un peu découragée de ma façon de gérer mes sous… Le travail autonome, c’est instable, et ça demande une grande discipline financière, dont je ne suis pas encore tout à fait dotée!

3. À quoi ressemble une journée typique dans ta vie?
Ces derniers mois, je suis très présente dans les bureaux de Toast Studio au centre-ville de Montréal. J’y passe donc entre 7 et 8 heures, et après je dois absolument bouger. Je vais jouer dehors dans les sentiers du Westmount Summit Park ou je prends une classe de groupe. Ensuite, j’amorce ce que j’appelle « mon deuxième shift », et je m’installe dans ma cour arrière ou dans un bar à jus de la ville pour écrire des articles ou faire le suivi sur les autres projets auxquels je participe.
Ce serait ça je crois, une journée typique. Par contre mes journées préférées sont les non typiques! Je peux travailler partout, tant qu’il y a un réseau Wifi, et tant mieux si ce n’est pas au Québec! 😉

4. Tu fais la promotion d’un mode de vie sain via votre blog, quel en est ta définition?
Un mode de vie sain est un mode de vie dans lequel on prend des actions quotidiennes pour la santé de son corps, de son esprit et de son âme. Bien sûr, ça veut dire suer tous les jours, ne serait-ce que 5 minutes, cultiver sa curiosité quant à son alimentation et accorder une importance considérable à son sommeil, mais pour moi, ça signifie aussi s’écouter, et s’entourer d’âmes nourrissantes qui nous stimulent. Passer du temps en nature aussi.

Screen Shot 2016-08-19 at 12.44.29 AM

5. Qui sont tes plus grandes inspirations?
Est-ce que c’est cliché de dire mes parents? Oui, hein? Pas grave. Mon père m’inspire à toujours faire les choses avec intégrité et humilité, et ma mère est mon exemple d’équilibre et de résilience.
Mes amis m’inspirent beaucoup aussi. Plusieurs d’entre eux sont des artistes, des écrivains, des entrepreneurs de toutes sortes qui me motivent à créer ma vie selon ce qui me fait véritablement vibrer et à mettre mes idées à exécution. On s’encourage beaucoup entre nous.

6. Quel impact souhaites-tu avoir auprès de tes lecteurs?
Je dis souvent aux ados que je veux être leur grande soeur. Celle qui les rassure, les guide de son mieux, celle qui leur rappelle à quel point elles sont fortes et courageuses. Pour les femmes de mon âge, je crois que c’est sur deux plans – je souhaite d’abord qu’elles ressentent que tout ce que je leur partage, je le fais avec beaucoup d’amour et dans un esprit de solidarité, juste pour qu’on se sente moins seules et qu’on ait des outils pour accueillir toutes les vagues de la vie. Je souhaite aussi les encourager à prendre soin d’elles sur tous les plans, parce que c’est en commençant par soi qu’on attire ensuite des personnes et des opportunités qui sont réellement alignées avec la version la plus authentique de nous-mêmes. Your vibe attracts your tribe !

7. Comment arrives-tu à organiser et gérer ton horaire?
C’est une très bonne question! J’ai grandi dans le monde du patinage artistique et c’est un sport qui nous apprend très jeune à être organisée. De 6 à 17 ans, je faisais plusieurs heures de sport par semaine, en plus de l’école, du piano, de la danse, etc. Il fallait que je trouve un moyen d’y arriver. J’ai toujours eu besoin d’être très active et occupée. Je crois que le meilleur truc, c’est de choisir trois priorités, et d’accepter que le reste ne bénéficiera pas de notre 100% pour l’instant. Récemment, mon chum m’a aussi conseillé de m’entourer davantage! Il ne faut pas avoir peur de déléguer, ou de demander de l’aide pour la gestion de son horaire question de garder le focus sur ce qui demande toute notre énergie créative.

8. Comment s’est transformée ton amitié avec Simone tout au long de la création de votre projet?
Simone et moi, on a toujours su qu’on allait faire un projet ensemble. Au tout début de notre amitié (il y a déjà 8 ans!), on pensait écrire une série télé. On a co-créé Chic Tonique en 2012, et très rapidement, nos forces respectives ont fait surface et on a pris chacun nos rôles devant et derrière la caméra. Aujourd’hui, on n’a plus besoin de se parler pour se comprendre, un regard suffit, on se connaît profondément bien, ce qui est toujours apprécié des équipes qui nous engagent! La complicité est palpable. Elle a maintenant quitté Chic Tonique pour se concentrer sur ses projets personnels, et on continue d’être fière l’une de l’autre et de travailler ensemble dès qu’on nous en donne l’opportunité!

Screen Shot 2016-08-19 at 12.43.01 AM

9. Comment vis-tu avec la compétition?
La vérité, c’est que je ne la vis pas. En tant que « blogueuse », je me suis toujours sentie un peu à part. Pendant le weekend d’Osheaga par exemple, tout le monde publiait sur le sujet, et moi, sans m’en rendre compte, j’ai publié un article encourageant les filles à aller vivre une journée en nature sans montre ni téléphone! Un peu déconnectée de ce qui se passe, mettons. #StayWeird ? 😉
Quand je ressens la compétition, je préfère m’en éloigner. Ça joue peut-être à mon désavantage, mais je préfère m’entourer de femmes qui font preuve d’entraide, d’ouverture, qui n’ont pas peur d’échanger et qu’on s’élève les unes les autres. Je ne suis pas très compétitive, finalement!

10. Quel est ton mantra quotidien?
« Tout est temporaire ». Ça me rappelle de m’ancrer dans la beauté du moment présent, ça m’aide à traverser les épreuves.

11. As-tu toujours été passionnée d’activité physique?
Je suis davantage passionnée par les effets de l’activité physique que l’activité physique en soi! J’en ai besoin pour conserver mon enthousiasme et ma joie de vivre, pour gérer mon stress, pour relativiser, bien dormir, etc. C’est aussi un moyen pour moi de connecter avec les femmes et les adolescentes. Rien ne me fait plus plaisir que de les voir se dépasser en montagne ou sur le terrain et de réaliser que grâce au sport, elles se sentent belles, fortes, capables!

12. En tant que grande voyageuse, souhaites-tu faire carrière à l’étranger?
Ha! Mon coeur est en Californie. J’explore donc actuellement les possibilités de faire naître des projets sur la Côte Ouest pour éventuellement y déménager. Je sais aussi que mes deux passions, écrire et jouer dehors (par là je veux dire faire la promotion de l’activité physique via des événements, des camps, des clubs, etc.) peuvent se réaliser à peu près n’importe où et que je suis d’une génération qui croit réellement que tout est possible… À suivre donc! Mais oui, c’est un souhait d’être davantage en mouvement.

oie_29kvz1Gi8UFr

13.Quel aspect de ton travail trouves-tu le plus difficile?

Présentement, je sens un peu que mon coeur est divisé en 8! Comme je participe à de nombreux projets en même temps, toute mon énergie n’est pas dirigée au même endroit et ça, je trouve ça aussi difficile pour moi que pour les équipes avec qui je travaille. J’aimerais parfois me concentrer sur un seul grand projet et y mettre tout ce que j’ai.

14. Quelle est la prochaine étape que tu souhaites franchir?
Pour faire suite à la question précédente, la prochaine étape serait pour moi de rassembler tout ce que je fais en un seul grand projet, en une seule marque sous un seul nom, qui s’adresserait aux femmes et aux adolescentes via plusieurs plateformes. Je crois que ça s’en vient !

 

Photo: Marie-Philippe Jean, La Malette, Chic Tonique