Celles qui ont déjà eu la chance de bénéficier d’une relation de mentorat savent à quel point celle-ci peut être enrichissante et potentiellement changer une vie. Je partage aujourd’hui avec vous quelques conseils que j’ai appris d’un mentor que j’ai eu le bonheur d’avoir en début de carrière.

1. Pour comprendre le problème d’un client, il faut comprendre l’humain d’abord

Une des premières leçons apprises de mon mentor? « Oubliez le problème et tentez de comprendre la personne ». Ceci s’est avéré un des meilleurs conseils que j’ai reçus de toute ma carrière. En effet, afin de bien servir un client, il faut d’abord comprendre ce qu’il l’a poussé à venir nous consulter. Ce qui peut sembler au départ comme une question ou une demande simple peut en fait cacher un besoin ou un intérêt qu’il est primordial de connaître et de comprendre afin de bien répondre au véritable besoin du client. Par exemple, le mandat de rédaction d’un contrat spécifique peut en fait camoufler un problème sous-jacent entre deux partenaires d’affaires qui ont des orientations différentes sur une façon de faire ou un problème précis. La solution pourrait ne pas nécessairement être de rédiger ledit contrat, mais plutôt d’avoir une discussion sur le point litigieux et de mettre par écrit les termes sous la forme d’une tout autre entente. Un truc : plutôt que de diriger de façon restrictive la conversation, poser des questions ouvertes, écouter et prendre bonne note des réponses obtenues, afin de cerner le contexte et rediriger si nécessaire la discussion.

2. Deux mots-clés pour réussir : indispensable et fiable

La véritable clé du succès, selon mon mentor, se résumait en deux comportements : se rendre indispensable à une organisation et être fiable, c’est-à-dire démontrer qu’on peut compter sur nous lorsqu’on nous accorde sa confiance. Ceci m’avait apparu évident sur le coup, mais m’avait ensuite frappée : on croit souvent (à tort) que des caractéristiques comme la compétence et la persistance ou encore le fait de travailler dur sont des facteurs qui garantissent le succès. Mes années au sein d’un milieu de travail très compétitif, le domaine juridique, ont au contraire confirmé cette affirmation de mon mentor. Par exemple, le fait de se rendre indispensable incite à acquérir de nouvelles compétences et à se dépasser, en se portant volontaire pour faire partie d’une équipe développant un domaine en croissance. La fiabilité, quant à elle, assure la confiance de l’interlocuteur et incite celui-ci à continuer la relation – la consistance a beaucoup plus de valeur qu’on ne lui en accorde : elle est à la source de toutes les relations interpersonnelles qui durent. En effet, l’incertitude n’est pas souhaitable en affaires. Notre travail en tant qu’employée, professionnelle ou entrepreneure, est de susciter et garder la confiance de ceux qui avec nous devons interagir.

3. Sois organisée à ta façon et tu réussiras

Nous savons toutes que pour réussir ce qu’on entreprend, il faut un minimum d’organisation. Cependant, ce qu’on oublie souvent de préciser, c’est qu’il n’existe pas de formule magique afin d’atteindre nos objectifs. Il faut tout d’abord se connaître soi-même, faire des recherches sur plusieurs systèmes, soit en demandant conseil à des collègues, à des patrons ou à d’autres quels sont leurs systèmes et ensuite les tester. À la suite de ces tests, on peut alors déterminer les outils qui nous conviennent et ceux que nous serons susceptibles d’intégrer de façon réaliste et efficace dans notre routine de travail.

4. Poser des questions plutôt que d’affirmer

J’ai obtenu ce conseil de mon mentor à la suite d’une discussion sur les façons d’interagir avec les autres, que ce soit le personnel, mes collègues ou mes patrons, de la façon la plus efficace, mais aussi la plus humaine. Pratiquée par mon mentor depuis de nombreuses années, et discutée suivant ma lecture du livre « The Humble Inquiry » d’Edgar H. Schein, cette technique consiste en l’art de questionner son interlocuteur et de lui poser une question à laquelle nous ne connaissons pas la réponse, et ainsi de bâtir une relation basée sur la curiosité et l’intérêt sincère envers cette personne. On ne réalise souvent pas que dans nos conversations, et particulièrement lorsque nous sommes en position de pouvoir, ou en présence d’une personne devant qui nous devons exercer une forme d’humilité, nous hésitons à poser des questions, alors que celles-ci peuvent être cruciales à la réussite de la tâche à compléter, et ce, en raison de l’interdépendance des équipes dans lesquelles nous travaillons. Cette prise de conscience m’a appris à prendre le temps non seulement d’écouter, mais de poser les bonnes questions, ne pas présumer la réponse, afin de se placer dans une position temporairement vulnérable, mais qui permet d’acquérir la confiance de notre interlocuteur et ainsi faire avancer la discussion et ultimement rendre un meilleur service.

5. Ne jamais cesser de questionner

Un des conseils que mon mentor me répétait sans cesse était un des plus simples : « pose plus de questions ». Ceci peut sembler simple à première vue, mais cette façon d’interagir avec les autres, collègues ou supérieurs, permet non seulement de mieux cerner la tâche à accomplir, mais également de comprendre la raison derrière laquelle celle-ci est requise, et donc, parfois, générer de nouvelles questions et ainsi mieux répondre au besoin identifié. Et surtout, ne pas hésiter à questionner davantage en cas d’incertitude ou d’incompréhension. Ce dernier point est particulièrement crucial pour une jeune professionnelle qui débute, car il n’est pas rare que nos interlocuteurs assument la connaissance de certains termes ou concepts, qui peuvent ne pas nous être familiers. Demander immédiatement permet non seulement de rectifier le tir, mais aussi peut aider à clarifier les attentes relatives à la tâche demandée.

Somme toute, le plus important dans les conseils mentionnés plus haut est de ne pas oublier que la clé du succès professionnel est de revenir à la base – le gros bon sens a sa place après tout, suffit de l’appliquer de façon nuancée!

 

Photo: Bloguettes